Hyperfilm

Le cinéma était, est et sera toujours un grand hyperfilm.

Кино всегда являлось одним большим гиперфильмом, было таковым практически с самого начала и будет до последнего кадра. Чем больше ты его смотришь, тем больше скрытых троп находишь в стороне от проторенных просек этого необъятного леса.
(The Third Man, 1949 — Aliens, 1986)

The Third Man

Aliens

Les Diaboliques (1954) — Ringu (1998)

В «Звонке» можно найти не только кадры из «Зеркала», но и из «Дьяволиц» Анри-Жоржа Клузо, чей шедевр «Плата за страх» вдохновил Тарковского на его вторую курсовую работу «Сегодня увольнения не будет».

Les Diaboliques

Ringu

Deux femmes volant

Я очень люблю в истории кино находить разные формы цитат, оммажей, плагиатов, заимствований и совпадений — как сознательных, так и случайных. Эта пара — одна из любимых. Сверху 1973 год, снизу — 1975 г.

P. S. Тарковский посмотрел фильм Фридкина только в 1982 г.

Exorcist

Miroir

*** 1917, 2019. Cours, le caporal, cours !

1917 2020 Sam Mendes
Selon le titre le huitième film de Sam Mendes est consacré à la Première Guerre mondiale. L’intrigue se déroule sur environ vingt-quatre heures de la vie du caporal William Schofield (George MacKay) qui doit étant accompagné par le caporal Tom Blake (Dean-Charles Chapman) distribuer d’urgence un ordre du général Erinmore (Colin Firth) au colonel MacKenzie (Benedict Cumberbatch). Le chemin passera par un no man’s land — le territoire juste laissé par les Allemagnes. Théoriquement il n’y a pas d’ennemi, mais qui sait quels dangers attendent les soldats. L’ordre doit être distribué vers le matin, parce que le colonel MacKenzie va commencer une contre-attaque, ne sachant pas que la retraite des Allemagnes est la partie d’un plan réfléchi il y a longtemps. En route la perte d’un camarade, un sauvetage d’une bébé et quelques échauffourées avec l’ennemi attendent notre héros.

1917 2020 Sam Mendes
Cinématographe, cinéma, kínēma (du grec) : le film, c’est un mouvement par sa nature. Réalisant ça, Sam Mendes a tourné un film n’ayant que le mouvement. La forme est très simple : un chemin du point A au point B. On peut nommer peu de films avec tel sujet. Même dans «Mad Max: Fury Road», composant aussi seulement du mouvement, il y a un retour. Même dans «Le salaire de la peur» il y a un moment de retour bien que très-très court. Chez Sam Mendes il n’y a pas presque de pause — la circulation commence dès le vrai début du film et nous captive et capture. C’est un forme cinématique facile à regarder et en même temps très difficile à tourner, parce que pour un mouvement perpétuel Sam Mendes utilise la technique du plan-séquence, plus précisément de deux : avant et après la perte de conscience de William imaginée pour sauter la plupart de la nuit. Bien sûr dans un film de guerre cher et complique c’est très difficile d’appliquer cette technique et donc Sam Mendes et Roger Deakins utilisent le montage caché comme dans «The Rope» ou «Birdman». Oui, le film est très éloigné de l’élégance du film d’Iñárritu, de sa possibilité de presser le temps et de saturer le film par les connotations. À la guerre il n’y en a pas, les dernières, — tu dois atteindre l’objectif, tu dois aider aux Français et tu dois tuer les Allemagnes qui n’évaluent pas la miséricorde. Le sujet est très simple, mais justement sa simplicité nous permet nous donner à cette attraction formaliste. Le style de Mendes qui est très proche aux jeux vidéo (ce n’est pas par hasard que le film est tourné par le studio de Steven Spielberg) attire le public et met chaque spectateur dans la peau d’un soldat. C’est très significatif que la première large du film coïncide au centenaire de la promulgation du traité de Versailles – la vrai fin de la Grande Guerre.
Ici, le chemin est linéaire, les dialogues sont assez primitives, la musique modeste ne se tait que pendant la mort de Tom Blake et la rencontre avec son frère. Il semble que Sam Mendes ait décidé de tourner un film plus simple que ses films sur James Bond. En fait on doit chercher le grain de cet œuvre dans les deux choses — le jeu de George MacKay et le travail de Roger Deakins. George MacKay se personnifie dans un soldat ordinaire avec telle réalité et force qu’il est devenu un personnage hors de temps. Son image élancée peut être imaginée dans n’importe quelle guerre de l’Europe depuis le début du Moyen Âge — parfois il semble que son personnage soit venu dans le film d’une miniature médiévale ou d’une peinture du Greco. George MacKay, taciturne, pensif et persévérant rejoue très facilement tous les autres acteurs, même Benedict Cumberbatch, qui a joué son épisode si platement que vous ne croyez pas que ce soit lui. Si George MacKay est un acteur peu célèbre maintenant, le génie de Roger Deakins est très connu. L’un des (sinon le plus) directeurs de la photographie les plus talentueux dans le monde, pour lui, avec ses quarante ans d’expérience, c’est difficile de nous vraiment étonner, mais en tous cas il a créé l’image très digne. Cela s’applique non seulement aux mouvements de caméra bien réfléchis et impressionnants mais à la décision de couleurs. C’est incroyable, comment Roger Deakins crée au début du film l’image assez monochrome — il utilise seulement des nuances du brun poussiéreux de l’uniforme de soldat et juste un peu de gris. Ensuite, pendant la nuit on a plongé le héros dans l’enfer, dans le monde du feu et de l’ombre (un jeu de couleurs répété à la fin de «Skyfall»). À la lumière de l’aube le caporal traverse les eaux noires de Styx et au fur et à mesure que le héros approche aux soldats britanniques, le vert, le couleur de la vie, remplit l’image. Pour peu de temps à propos — l’attaque va commencer et le blanc deviendra le couleur dominant, le couleur de la mort qui entourera un brave caporal.
Mais la mort ne peut pas être la fin de cette histoire. À la fin du film nous voyons de nouveau la vie — William s’assied sous un arbre entouré par l’herbe ondulant. Dans ce moment du silence et la pacification Sam Mendes par un geste élégant transforme la ligne dans le cercle, parce que le film a commencé par l’image de William asseyant sous l’arbre, parce que la vie continue au-delà de la mort et parce que ce n’est pas l’histoire d’un soldat abstrait, mais celle d’un grand-père de Sam Mendes.

P. S. Le 6 avril 1917, la journée de l’action, est le jour d’entrée en guerre des États-Unis. Pas si simple comme dans «Dunkirk» mais la présence et le rôle des États-Unis est déposé.

*** Joker, 2019. Stand up — head up

Joker 2019
Ayant participé dans deux film sur Batman, Joker enfin a obtenu un film propre réalisé par Todd Phillips. Arthur Fleck (Joaquin Phoenix) travaille comme clown, habite avec sa mère et vit presque seulement dans le monde de ses rêves — la réalité est cruel et sombre, tandis que dans l’imagination Arthur est un comédien invité à l’émission de télé très populaire de Murray Franklin (Robert de Niro) et il a une liaison avec une jolie voisine solitaire. Un gars mince et craintif, Arthur est inscrit auprès d’un psychothérapeute. Suite aux coupes budgétaires le service d’aide psychothérapeutique est fermé et c’est seulement l’un des problèmes tombés sur la tête d’Arthur dans quelques jours. Arthur est frappé par les ados dans la rue, il perd son travail, perd sa mère et sa première performance comme comédien dans un club échoue. Pire que ça — quelqu’un envoie l’enregistrement de la performance d’Arthur à Murray Franklin qui se moque de lui et l’appelle Joker. Privé de médicaments, Joker commence à venger à toute la société pour sa vie inutile. Il s’avère que la violence est le chemin le plus facile pour Arthur pour prouver qu’il n’est pas nul, vu qu’un collègue lui a donné un jour un pistolet. En tuant trois mauvais garçons riches travaillant pour Thomas Wayne (le père de Batman) dans le métro, Arthur devient le porte-parole de la haine des pauvres contre les riches et son masque de clown devient le symbole de cette protestation. Étant donné que le masque est le seul indice, la police ne peut pas attraper le tueur. Resté libre, Arthur va à l’émission de Murray Franklin et après un court monologue tue son moqueur en direct provoquant une vague immense de violence qui noie la ville Gotham dans le sang et le feu.

Joker 2019
La nostalgie c’est l’un des vecteurs les plus importants du cinéma américain d’aujourd’hui. Deux exemples très significatifs de cette tendance ce sont «Once Upon a Time in Hollywood» et «The Irishman» qui rivalisent avec «Joker» pour l’Oscar du meilleur film. Le temps d’action de «Joker» est 1981 — la fin d’une décennie très orageuse quand la quantité d’assassinats a brusquement monté et les films cruels du Nouvel Hollywood ont rempli les écrans. C’est impossible de ne pas lier le film de Todd Phillips avec les films de cette époque-là. Parmi le cinéma de cette époque deux films viennent premièrement à l’esprit : «Death Wish» (1974) et «The King of Comedy» (1983). Il semble que les premiers meurtres commis dans le métro au moyen d’un revolver donné soient venus de «Death Wish» où un pacifiste joué par Charles Bronson ouvrit la saison de la chasse aux criminels pour le bonheur de tous les new yorkais ordinaire. Mais Paul Kersey, l’un des vigilants cinématiques les plus célèbres, aide la police à mettre de l’ordre dans la ville tandis que Joker la plonge dans le chaos et la violence. Ce n’est pas la différence des utiles c’est la différence des exécuteurs. Paul Kersey est un homme raisonnable conduit au désespoir, Joker est dès le début un psychopathe utilisant des antidépresseurs. Joker est une version plus grave de Rupert Pupkin et le film de Todd Phillips est inséparable de celui de Martin Scorsese. Rupert Pupkin joué par Rober De Niro était un fou qui rêvait de passer dans l’émission de Jerry Langford et à la fin il a obtenu ses dix minutes de la gloire. Pupkin n’a qu’un seul rêve et en réalité pas trop dangereux. Il n’est pas intéressé par la situation qui l’entoure. On peut vraiment imaginer que Murray Franklin joué par Rober De Niro lui-même, un comique qui n’est pas très talentueux, c’est Rubert Pupkin après une bonne trentaine d’années. Maintenant un autre comique de stand-up raté grandit. Celui qui veut non seulement assister à l’émission mais aussi faire un geste cruel exprimant le désespoir des couches inférieures. Joker devient le nouveau messie, le messie toujours plus proche aux gens ordinaires que son adversaire éternel — Batman (on voit ça clairement dans les films de Christopher Nolan).
Le succès festival de «Joker» et «The Shape of Water» montre la puissance du cinéma de genre moderne et le changement d’échelle des valeurs dans le septième art. Le succès festival de «Joker» et «La vie d’Adèle» prouve qu’aujourd’hui les band-dessinés sont quelque chose plus grande et significatif qu’un divertissement pour les adolescents. C’est évident que sans utilisation de la marque «DC» et le nom de l’ennemi juré de Batman l’histoire d’un autre guignard ne sera pas si populaire. Mais même la plaque signalétique de «DC», est-ce qu’elle peut expliquer un milliard de dollars de frais de cinéma ? Il y a quelques autres éléments qui rend le film attrayant pour le grand public. «Joker» est tourné très traditionnellement et le scénario linéaire est écrit par l’un des zombies (j’utilise le mot de Charlie Kaufman) qui ont assisté à l’un des master-class de Robert McKee et mémorisé le mot «l’événement induisant» (il y en a beaucoup : l’humiliation, le chômage, la mort de la mère, manque des tablettes etc.). Le jeu de Joaquin Phoenix — c’est vraiment une seule pierre précieuse dans le film. Une autre réincarnation magnifique de cet acteur qui devient de plus en plus fort au fil du temps est le plaisir cinématographique incroyable et un exploit d’acteur. Mais honnêtement cela peut ne pas suffire. Peut-être la force de «Joker» c’est la possibilité de saisir le zietgeist, les vraies pensées dans les têts des gens qui s’enfuient la réalité aux séances de Marvel mais dans la profondeur de leurs cœurs ils veulent changer la réalité à la manière d’Arthur Fleck.

10 фактов о Кирке Дугласе (повтор от 31.I.17)

1. После вчерашней смерти Кирка Дугласа в возрасте 103 лет единственным из ныне живущих звёзд американского кино первой величины остался Сидни Пуатье — он моложе Дугласа на 11 лет. Единственной живой звезде «Золотого Голливуда» — Оливии де Хэвилленд сейчас 103 года. Ещё жив Норман Ллойд, которому 105 лет, но он не звезда. Зато снимался в кино до своих ста лет (!).
2. Кирк Дуглас — воплощение «американской мечты». Он родился в нищей многодетной эмигрантской семье. Его собственноручно написанная автобиография называется «Сын старьёвщика».
3. Дуглас во время войны служил на флоте с 1941 по 1944 гг.
4. Дуглас стал «крёстным отцом» Стэнли Кубрика, убедив United Artists финансировать «Тропы славы». Этот фильм вместе с последующим «Спартаком» вывел Кубрика на новую орбиту в кинематографической иерархии.
5. «Спартак», который Дуглас снимал на своей студии Bryna (студия названа в честь матери актёра и продюсера), стал своеобразным ответом Уильяму Уайлеру, который отказался брать Дугласа на роль Бен-Гура в одноимённом эпике.
6. Либеральный Дуглас смело боролся против «Охоты на ведьм» — гонений на коммунистов и евреев в Голливуде в 1950-х гг. Так он вопреки всем угрозам отметил в титрах «Спартака» находившегося в чёрном списке Далтона Трамбо под его настоящим именем.
7. Дуглас с 1963г. является Послом доброй воли США
8. Кирк Дуглас помог сыну получить «Оксар» за лучший фильм — именно Кирк в своё время купил права на книгу «Пролетая над гнездом кукушки», но не смог выйти на связь с будущим режиссёром Милошем Форманом из-за суровой Чехословацкой таможни.
9. Судьба хранила Дугласа. 27 лет назад он оказался единственным выжившим при падении вертолёта, а 22 года назад пережил инсульт. До 34 лет Дуглас курил минимум две пачки сигарет в день. В 1958 г. Дуглас по совету жены не сел в самолёт Майкла Тодда, который разбился.
10. Моя любимая роль Кирка Дугласа — «Туз в рукаве» Билли Уайлдера.