*** A Single Man, 2009. Debut de Tom Ford

A Single Man
Un couturier célèbre Tom Ford a crée sa propre maison de mode en 2004 après avoir quitté Gucci. Puis, le couturier en voulait plus, et Tom Ford a fait ses débuts au cinéma en tant que réalisateur avec son propre argent en 2009. Son début s’appelle «A Single Man», le film est un adaptation à l’écran du roman du même titre de Christopher Isherwood. Le héros du film est un professeur américain d’origine britannique George Falconer (Colin Firth). Il vient de perdre son amant suite à un accident de voiture et maintenant, George va se suicider. Au propre, la majeure partie du film est consacrée à un jour de la vie d’un homosexuel malheureux qui essaie de s’accrocher à au moins quelque chose dans la vie quotidienne grise. George donne sa conférence ordinaire à l’université où il lit un monologue sur les minorités. Sur le lieu de travail, un étudiant mignon Kenny (Nicholas Hoult) essaie de mieux connaître son professeur, ressentant sa solitude et sa perte. George rejette la proposition de son étudiant de boire ensemble et juste après le travail il rejette encore une proposition d’un prostitué dans les rues de Los-Angeles. Les pensées suicidaires ne laissez pas partir le héros – il achète des cartouches pour son revolver, met de l’ordre dans les affaires, rédige un testament et des dernières notes à ses proches. Soudain, une sonnerie du téléphone tire le professeur de ses derniers ennuis. Une voisine solitaire Charlotte (Julianne Moore), avec qui George a eu une brève liaison dans sa jeunesse, l’invite à prendre un verre de gin. Vu que Charlotte est presque la seule personne qui a quelque sympathie à George (les autres voisins sont homophobes), le professeur accepte son invitation. Les tentatives d’une femme ivre de séduire un homosexuel conduisent à une querelle. George s’enfuit de sa voisine et se rend dans un bar, où il rencontre de manière inattendue Kenny…A Single Man

C’est évident que Tom Ford a eu ses propres causes pour dépenser son argent sur ce film autre que la vanité. Étant une adaptation, «A Single Man» n’est pas un vrai film d’auteur, néanmoins, Tom Ford a rempli son film d’éléments autobiographiques comme un scorpion de compagnie ou un sourcil rasé sous l’influence de drogues. Tom Ford vivait avec un partenaire de 12 ans son aîné, et la mort d’une personne chère est évidemment un sujet qui tient à coeur au réalisateur, un sujet sur lequel il aimerait jouer et réfléchir. Comme acteur principal, Tom Ford a choisi Colin Firth, un Britannique raffiné, qui a joué des intellectuels finement sensibles toute sa vie. L’acteur a une tâche sérieuse et intéressante – de montrer son amour envers un personnage qui n’apparaît à l’écran que dans quelques flashbacks. Un lauréat du prix à la Mostra de Venise pour ce rôle, Colin Firth est le seul centre dramaturgique de ce drama. Il n’y a que deux personnages honoré des scènes longues de dialogue avec George – c’est Kenny et Charlotte. Kenny de Nicholas Hoult est un peu simple et ingénu dans ses tentatives droites de séduire son professeur au milieu des années 1960, encore conservatrices. Julianne Moore est une actrice de même haut niveau (ou même plus élevé) de talent, qui peut être égale à Colin Firth à l’écran. C’est dommage que seulement une scène est consacrée à Charlotte dont l’ivresse limite sa présentation. Quant à Colin Firth, il joue très bien, mais il joue une image universelle et un peu poncif – une image d’un intellectuel souffrant d’amour. Son conflit intérieur et assez clair et simple et son amant Jim peut assez facilement être remplacé par une amante, parce que les connotations homosexuelles ne sont pas très prononcées dans le rôle de Firth et ne sont pas à la base de tous les événements de l’histoire.
En commençant par le cinéma, le couturier veut vraiment montrer qu’il comprend le septième art. Tom Ford ne se limite pas par la génie de Colin Firth, un acteur autonome. Tom Ford doit prouver qu’il est un réalisateur. Comment ? À l’aide du langage cinématographique complexe. Nous avons un exemple d’un film perceptive, subjectif, un film où presque une image sur deux exprime le point de vue du héros. L’élément du style le plus évident et le plus importante, c’est l’utilisation des couleurs. Plus précisément, les changements de couleur à l’intérieur ou entre les cadres. Selon l’humeur du protagoniste, les tons bruns mesurés de son appartement stérile ou de son université peuvent être ternes ou au contraire très saturés, si ce qu’il voit, que ce soit un œil de femme, une fleur ou un chien, réveille dans George pour une seconde le sens de la vie oublié. C’est une méthode artistique très formaliste, mais un même temps, très efficace pour plonger le spectateur dans le monde du paradis perdu de George. Parfois, c’est très évident que le réalisateur fait ses études, cherche son style en collant les scènes influencé par Hitchcock ou Wong. En plus, les plans de macro et les jump-cuts nous aident à voir le monde à travers les yeux du héros. Dommage que l’ingéniosité de Tom Ford-réalisateur aboutisse souvent à des scènes de dialogues, qui se transforment parfois en champs-contre champs banals. En général, Tom Ford a réussi d’entrer dans le monde cinématographique avec un film bon et professionnel. Un film qui nous touche principalement non avec sa beauté et style (ce qu’on peut attendre d’un couturier), mais avec ses émotions.

Тезисно:
1. Дебют модельера Тома Форда в кино — гей-драма о лос-анджелесском профессоре (Колин Фёрт), потерявшем своего возлюбленного и находящегося в шаге от самоубийства.
2. Фильм снят Фордом на свои деньги и является экранизацией. Впрочем, режиссёр попытался ввести в фильм некоторые элементы из своей собственной биографии, а тема потери возлюбленного явно волнует автора, партнёр которого был на 12 лет старше.
3. Колин Фёрт — самоиграющий центр картины, на нём строятся все сцены и зрительские эмоции. Другие актёры, которые возникали бы больше, чем на две сцены, практически отсутствуют — даже Джулианна Мур при всех своих талантах низведена до одного пьяного диалога.
4. Колин Фёрт играет то, что всегда умел и охотно делал — играет страдания влюблённого интеллектуала. С одной стороны, его роль сложная — он играет любовь к персонажу, которого нет на экране (кроме пары флешбеков), с другой — он не столько создаёт конкретный характер, сколько играет эмоциональный, но общий шаблонный (generic) образ героя мелодрамы. В принципе, потерю партнёра можно было бы довольно легко заменить на потерю партнёрши без принципиального изменения рисунка роли.
5. Чтобы показать, что он пришёл в кино не просто так, что он действительно режиссёр, Том Форд старательно использует киноязык — создаёт перцептивный, субъективный фильм, в котором очень важную роль играет попытка передать мир глазами героя настолько точно, насколько это возможно. Например, постоянно убирая и добавляя прямо в кадре насыщенность цвета, Форд выделяет те объекты серых будней героя, которые ещё способны подарить ему хоть какую-то радость жизни на пороге смерти.
6. В целом, нарочитый формализм игр с макро, джамп-катом и цветокоррекцией не мешает воспринимать эмоциональное содержание картины, за создание которого Фёрт получил приз в Венеции как лучший актёр.

*** 1917, 2019. Cours, le caporal, cours !

1917 2020 Sam Mendes
Selon le titre le huitième film de Sam Mendes est consacré à la Première Guerre mondiale. L’intrigue se déroule sur environ vingt-quatre heures de la vie du caporal William Schofield (George MacKay) qui doit étant accompagné par le caporal Tom Blake (Dean-Charles Chapman) distribuer d’urgence un ordre du général Erinmore (Colin Firth) au colonel MacKenzie (Benedict Cumberbatch). Le chemin passera par un no man’s land — le territoire juste laissé par les Allemagnes. Théoriquement il n’y a pas d’ennemi, mais qui sait quels dangers attendent les soldats. L’ordre doit être distribué vers le matin, parce que le colonel MacKenzie va commencer une contre-attaque, ne sachant pas que la retraite des Allemagnes est la partie d’un plan réfléchi il y a longtemps. En route la perte d’un camarade, un sauvetage d’une bébé et quelques échauffourées avec l’ennemi attendent notre héros.

1917 2020 Sam Mendes
Cinématographe, cinéma, kínēma (du grec) : le film, c’est un mouvement par sa nature. Réalisant ça, Sam Mendes a tourné un film n’ayant que le mouvement. La forme est très simple : un chemin du point A au point B. On peut nommer peu de films avec tel sujet. Même dans «Mad Max: Fury Road», composant aussi seulement du mouvement, il y a un retour. Même dans «Le salaire de la peur» il y a un moment de retour bien que très-très court. Chez Sam Mendes il n’y a pas presque de pause — la circulation commence dès le vrai début du film et nous captive et capture. C’est un forme cinématique facile à regarder et en même temps très difficile à tourner, parce que pour un mouvement perpétuel Sam Mendes utilise la technique du plan-séquence, plus précisément de deux : avant et après la perte de conscience de William imaginée pour sauter la plupart de la nuit. Bien sûr dans un film de guerre cher et complique c’est très difficile d’appliquer cette technique et donc Sam Mendes et Roger Deakins utilisent le montage caché comme dans «The Rope» ou «Birdman». Oui, le film est très éloigné de l’élégance du film d’Iñárritu, de sa possibilité de presser le temps et de saturer le film par les connotations. À la guerre il n’y en a pas, les dernières, — tu dois atteindre l’objectif, tu dois aider aux Français et tu dois tuer les Allemagnes qui n’évaluent pas la miséricorde. Le sujet est très simple, mais justement sa simplicité nous permet nous donner à cette attraction formaliste. Le style de Mendes qui est très proche aux jeux vidéo (ce n’est pas par hasard que le film est tourné par le studio de Steven Spielberg) attire le public et met chaque spectateur dans la peau d’un soldat. C’est très significatif que la première large du film coïncide au centenaire de la promulgation du traité de Versailles – la vrai fin de la Grande Guerre.
Ici, le chemin est linéaire, les dialogues sont assez primitives, la musique modeste ne se tait que pendant la mort de Tom Blake et la rencontre avec son frère. Il semble que Sam Mendes ait décidé de tourner un film plus simple que ses films sur James Bond. En fait on doit chercher le grain de cet œuvre dans les deux choses — le jeu de George MacKay et le travail de Roger Deakins. George MacKay se personnifie dans un soldat ordinaire avec telle réalité et force qu’il est devenu un personnage hors de temps. Son image élancée peut être imaginée dans n’importe quelle guerre de l’Europe depuis le début du Moyen Âge — parfois il semble que son personnage soit venu dans le film d’une miniature médiévale ou d’une peinture du Greco. George MacKay, taciturne, pensif et persévérant rejoue très facilement tous les autres acteurs, même Benedict Cumberbatch, qui a joué son épisode si platement que vous ne croyez pas que ce soit lui. Si George MacKay est un acteur peu célèbre maintenant, le génie de Roger Deakins est très connu. L’un des (sinon le plus) directeurs de la photographie les plus talentueux dans le monde, pour lui, avec ses quarante ans d’expérience, c’est difficile de nous vraiment étonner, mais en tous cas il a créé l’image très digne. Cela s’applique non seulement aux mouvements de caméra bien réfléchis et impressionnants mais à la décision de couleurs. C’est incroyable, comment Roger Deakins crée au début du film l’image assez monochrome — il utilise seulement des nuances du brun poussiéreux de l’uniforme de soldat et juste un peu de gris. Ensuite, pendant la nuit on a plongé le héros dans l’enfer, dans le monde du feu et de l’ombre (un jeu de couleurs répété à la fin de «Skyfall»). À la lumière de l’aube le caporal traverse les eaux noires de Styx et au fur et à mesure que le héros approche aux soldats britanniques, le vert, le couleur de la vie, remplit l’image. Pour peu de temps à propos — l’attaque va commencer et le blanc deviendra le couleur dominant, le couleur de la mort qui entourera un brave caporal.
Mais la mort ne peut pas être la fin de cette histoire. À la fin du film nous voyons de nouveau la vie — William s’assied sous un arbre entouré par l’herbe ondulant. Dans ce moment du silence et la pacification Sam Mendes par un geste élégant transforme la ligne dans le cercle, parce que le film a commencé par l’image de William asseyant sous l’arbre, parce que la vie continue au-delà de la mort et parce que ce n’est pas l’histoire d’un soldat abstrait, mais celle d’un grand-père de Sam Mendes.

P. S. Le 6 avril 1917, la journée de l’action, est le jour d’entrée en guerre des États-Unis. Pas si simple comme dans «Dunkirk» mais la présence et le rôle des États-Unis est déposé.

«Tinker Tailor Soldier Spy», 2011.

Tinker Tailor Soldier Spy 2011
«Шпион, выйди вон!» — экранизация Томаса Альфредсона одноимённого романа Джона Ле Карре. В разгар Холодной войны в Будапеште проваливается агент МИ-6 Джим Придо (Марк Стронг). В результате последующего скандала со своих постов уходят глава МИ-6 «Хозяин» (Джон Хёрт) и его заместитель Джордж Смайли (Гэри Олдмен). Через некоторое время «Хозяин» умирает, а к Джорджу Смайли приходят из министерства с просьбой помочь вычислить двойного агента, который, очевидно, засел в верхушке МИ-6, состоящей на данный момент из четырёх агентов. Джордж Смайли вместе с молодым помощником Питером Гиллемом (Бенедикт Камбербэтч) берётся за кажущуюся непосильной задачу…

Tinker Tailor Soldier Spy 2011
Стилистически выдержанный фильм Альфредсона является одной из лучших экранизаций романов Ле Карре. При этом «Шпион, выйди вон!» принципиально отличается, например, от картины Мартина Ритта «Шпион, который пришёл с холода». Один из лучших фильмов Ричарда Бартона наполнен психологизмом и тонкой драматургией человеческих взаимоотношений. Героями же фильма Альфредсона являются скучные мужчины в строгих костюмах. Здесь практически нет женщин, а разум довлеет над чувствами. И благодаря этому редкие еле заметные улыбки и скупые мужские слёзы здесь высоко ценятся. Прекрасный актёрский ансамбль не даёт фальши в подобных деликатных сценах. Особенно хорош Гэри Олдмен, создавший очень цельный образ своего героя и сжившийся с ним.
По построению кадра «Шпион, выйди вон!» близок к фильму Кэндзи Мидзогути «Повесть о поздней хризантеме». Здесь такой же сложный по построению многоплановый кадр с обилием внутрикадрового кадрирования, создающий эффект присутствия совмещенный с подглядыванием. Чтобы усилить вуайеристскую составляющую, в фильме часто используется длиннофокусная оптика. Также картину отличает очень жёсткий и динамичный монтаж, когда рядом стоят довольно короткие сцены (иногда в два-три кадра), относящиеся к разным персонажам и разным временам.