*** «The Calvary», 2014. Journal d’un curé de campagne

The Calvary 2014
Il n’y a pas d’exposition dans le deuxième film de John Michael McDonagh. L’intrigue se noue directement dans les premiers plans où un homme invisible, la victime d’un prêtre-pédophile, déclare à son prêtre (Brendan Gleeson) pendant la confession que celui-ci est un bon serviteur de culte mais pourtant il sera tué dimanche prochain pour les péchés de l’église. Donc il reste seulement sept jours pour père James pour se tirer de cette situation délicate. Le héros principal du film habite dans un coin perdu d’Irlande au bord d’un océan orageux froid. Bien que le village soit petit, évidemment il y a plus de problèmes que père James peut résoudre dans une semaine pour rencontrer la mort avec la bonne conscience. La paroisse est petite et en plus n’est pas très active. La fille célibataire du père James (Kelly Reilly) a besoin de son soin pour se délivrer des pensées suicidaires. Un jeune servant vole du vin de l’église et le deuxième prêtre est pusillanime. Père James va au cardinal mais celui-ci lui donne aucun conseil à propos de menaces. Lundi père James obtient un pistolet à tout hasard. Mardi il parle à un mec Milo (Killian Scott) qui n’a pas de succès avec les filles et à cause de ça veut s’engager à l’armée pour sublimer sa haine aux femmes en tuant «les ennemies». Dans la soirée père James fait l’administration du dernier sacrement d’un jeune français et il est forcé à parler à un médecin athée très cynique (Aidan Gillen). Mercredi un maniaque Freddy Joyce (Domhnall Gleeson) demande au prêtre aller dans la prison pour une conversation pénible dont en fait aucun d’entre eux a besoin. Ce soir-là père James perd son église dans le feu et jeudi il trouve son chien, son seule créature proche, poignardé avec un couteau. Vendredi père James, un possesseur d’une constitution très solide, ayant fatigué d’une grêle de dialogues provocateurs boit trop d’alcool et s’engage dans une bagarre auberge. Donc il reste seulement un jour (le samedi) pour un prêtre rebattu et abandonné par sa fille unique et son collègue unique pour se préparer à la rencontre avec un assassin mystérieux et prendre la seul décision juste…

The Calvary 2014
Après une satire qui prend sa place en Irlande rurale John Michael McDonagh y tourne un drame sérieux avec le même acteur dans le rôle principal. Ayant montré un pécheur local, maintenant McDonagh peint soigneusement un saint irlandais. Immense Brendan Gleeson portant sa soutane noire flottant dans le vent a un masque du mal du siècle sur sa visage. Ses rides sculpturales, sa barbe demi-d’argent, demi-rousse lui transforment dans un héros légendaire. Quand père James s’accoudant sur une grosse pierre raconte à sa fille une légende ancienne irlandaise, on peut vivement imagine Brendan Gleeson directement dans un maquillage du père James comme l’un des héros de cette légende. Une force séculaire est vue dans son image, comme il aurait été un moine irlandais qui il y a beaucoup de siècles y gardaient la culture et la religion en se défendant contre les vikings païens. Et McDonagh nous montre que si le temps a changé, ce changement n’est que partiel — aujourd’hui on continue encore de garder la foi au prix du sang et restaurer l’église de cendre. Pour créer une atmosphère hors du temps le réalisateur imprègne l’image avec des paysages captivants de l’Irlande — des champs vert foncé, l’océan immense et des roches noirs restant débout en silence comme les moins anciens pétrifiés. Le laconisme d’un paysage divinement beau entourant père James donne beaucoup de signification a sa figure noire solitaire.
Dès les premières scènes du film on sent l’esprit de deux réalisateurs religieux européens — d’Ingmar Bergman et de Robert Bresson, dont les films «Les Communiants» (1962) et «Journal d’un curé de campagne» (1951) ont évidemment influencé John Michael McDonagh. L’église vide remplie par des rayons obliques du soleil, des tentatives du prêtre de sauvegarder quelqu’un de suicide — ça vient de Bergman par la voie la plus directe. Mais le héros perdant sa foi de Bergman est un pasteur protestant tandis que celui de McDonagh est bien sur un catholique qui habite dans une société catholique ou on peut dire une société presque ex-catholique (bien que Orson Welles ait dit qu’il n y a pas d’ex-catholiques). Hors du sujet de pédophilie dans l’Église catholique qui a servi comme un point de départ pour la création du scénario, on note des relations de genre particulières il y a longtemps aux sociétés catholiques dans les films, par exemple ceux de Luis Buñuel et Federico Fellini. Trahisons ouvertes dans le mariage, la haine sanguinaire des femmes, l’absence totale des mariages heureux normaux. Ce fond sombre lance un défi aux compétences pastorales de notre prêtre. D’ailleurs McDonagh n’est pas venu pour flageller des débauchés et des corrompus se cachant dans cet endroit à première vue paisible et beau comme sur une carte postale — c’était le but du film précédent du réalisateur, bien que ce soit difficile de ne pas noter la rangée lumineuse de personnages mineurs — vivants et interessants. Aujourd’hui le réalisateur irlandais veut regarder dans l’âme de son héros dans lequel Brendan Gleeson s’est transformé expressivement (dans «The Guard» il simplement jouait son personnage) pour trouver les bases de l’église qui se dressait et se dressera sur les épaules de ces types vraiment folkloriques dont sagesse naturel et force interne sont plus importantes pour le Corps du Christ que les connaissances du livre des cardinaux. En effet c’est un vrai plaisir de trouver aujourd’hui un film profondément religieux qui serait si joliment tourné et joué de manière impressionnante.

** «The Guard», 2011. Mieux vaut ici-bas être vil que de passer pour vil

The Guard 2011
«The Guard» («L’Irlandais») est un film début de John Michael McDonagh. Le garde — c’est un policier irlandais joué par Brendan Gleeson. Il s’appelle Gerry Boyle, il est le héros principal du film et il n’est pas un flic honnête. Vivant dans un coin perdu de l’Irlande, Gerry Boyle se permet trop. Il semble que les drogues et le commerce clandestin des armes à IRA soient quelque chose habituelles pour cet homme cynique. Peut-être il resterait le plus grand criminel dans son petit village, mais un jour des trafiquants de drogue choisissent ce village comme la place pour le débarquement de la cocaïne pour 500 millions de dollars. Dans le but de trouver les trafiquants un FBI agent arrive en Irlande — Wendell Everett (Don Cheadle). Au début le flic bougon n’aimait pas l’agent ainsi que Wendell Everett est un noir et le racisme «est la partie de la culture irlandaise». Mais vu que le coéquipier de Boyle est tué et le reste de la police locale a été corrompu par le baron de la drogue Clive Cornell (Mark Strong), l’Irlandais et l’Américain doivent trouver la langage commun pour éliminer les criminels.

The Guard 2011
Bien que John Michael soit l’aîné des frères McDonagh, il est entré dans le monde du cinéma de long métrage trois ans plus tard que son frère Martin. «The Guard», c’est un crime comédie noire et il n’a pas presque de lyrisme de «In Bruges» — le début de Martin McDonagh qui est plus célèbre aujourd’hui. À première vue il peut sembler que «The Guard» est une variation du film de Norman Jewison «In the Heat of the Night». Çà et là on voit la même chose — la querelle et ensuite la coopération entre un garçon intelligent noir et un flic raciste provençal dont manque de manières crée au début une barrière entre deux policiers. Mais cette comparaison est bien seulement au niveau de la fable. Premièrement, le héros principal de Jewison est un afro-américain, tandis que ceux de McDonagh est le blanc. Deuxièmement, Jewison tourne un film réaliste, tandis que McDonagh est l’auteur d’une satire non dissimulée. Si Rod Steiger chez Jewison se perd pour entrer complètement et très vraisemblable dans la peau de son personnage, Brendan Gleeson joue un personnage comique dès les premières minutes du film. Parfois son gros cynique débauché même ressemble beaucoup à Benny Hill — un comique britannique célèbre.
Dans une bande annonce du film McDonagh essaye de nous attirer par un sujet détective, mais en fait l’auteur est ballotté entre l’intrigue, les relations de deux flics et l’ouverture du caractère de Gerry. C’est pourquoi les étapes du rapprochement de deux héros sont schématiques mais en revanche on a donné deux scènes un peu facultatives avec la mère mourante de Gerry juste pour nous montrer ses côtes positives.
Pour John Michael McDonagh ayant grandi dans une province profonde d’Irlande, Gerry Boyle est un héros de folklore, le sel de la terre. Il est égoïste et peu honnête mais il garde la paix dans son coin du pays. Il n’aime pas ni noirs ni gais, ni l’Angleterre ni les grandes villes irlandaises. Il semble routinier et louche mais en fait il se trouve que Gerry est le plus ingénieux et honnête policier dans l’environ qui se cachait sous le masque d’un plouc qui toujours balbutie quelque chose en utilisant l’accent irlandais très fort qui complique la compréhension de ses paroles (McDonagh aime beaucoup les jeu de mots et les dialogues qui jouent avec la différence entre Dublin et la province et entre l’anglais et la gaélique d’Irlande) mais qui en même temps devient l’un des caractéristiques des personnages les plus importantes pour le réalisateur patriotique qui a réussi de créer un héros national, pas toujours honnête mais en tous cas très charmant. Gerry Boyle est peut-être un fils de pute, mais c’est notre fils de pute !