День: 12.12.2021
Кирилл Разлогов
Умер Кирилл Разлогов. Я не буду говорить о его деятельности на разных высоких постах, я расскажу, как он преподавал.
На ВКСР я пришёл уже очень насмотренным человеком и лекции по истории кино часто воспринимал как возможность углубить знания и проявить себя. Лекции Кирилла Эмильевича в цикле исторических лекций стояли особняком. Они всегда были очень короткими — буквально 25-30 минут, а дальше просмотр двух фильмов подряд. Но за это, казалось бы, смешное время, Разлогов успевал рассказать неимоверно много и при этом структурировано. По соотношению «затраченное время/кол-во новой для меня информации» ему на ВКСР не было равных.
Разлогов приезжал на белом LandRover, всегда почти в одном и том же пиджаке. Одна рука всегда во время лекции была в кармане и гремела ключами и мелочью (что затрудняло аудиозаписи его лекций), второй он периодически по-русски и по-французски отвечал на беспрерывные телефонные звонки.
Порой вместо лекции Кирилл Эмильевич мог сказать: «Я понимаю, что вас только что прошедший Каннский кинофестиваль интересует больше, чем итальянское кино 40-х гг., поэтому давайте его обсудим». И дальше начиналось смакование Рейгадаса и Зайдля. Юность, проведённая в Париже, дала Разлогову не только знание языка и неимоверную кинематографическую базу, но и большую внутреннюю свободу.
Что уж говорить, ушёл человек, который был одной из центральных фигур в российском киноведении.
Пусть земля ему будет пухом!
** Triple Agent, 2004. Adjudant de son Excellence
Dans son film avant-dernier, Éric Rohmer aborde un sujet historique. Il raconte l’histoire un peu modifiée de l’enlèvement du général des Armées blanches Evguéniï Miller (appelé dans le film général Dobrinsky et joué par Dimitri Rafalsky) par un double agent Nikolaï Skobline, un autre ancien général russe ayant émigré en France après la révolution (appelé Fiodor Voronin et joué par Serge Renko). En 1937, Fiodor habite à Paris avec sa femme grecque Arsioné (Katerina Didaskalou). La guerre approche, le gouvernement français tourne rapidement à gauche. Prudent et circonspect, le héros évite des conversations politiques avec ses proches et se méfie de ses voisins communistes. Il travaille dans une association tsariste de militaires russes blancs près de général Dobrinsky. Un jour, Arsinoé, aimant aveuglément son mari et lui faisant toute confiance, apprend par hasard qu’au lieu de Bruxelles, son mari, en fait, est allé à Berlin. Arsinoé soupçonne son mari d’avoir des liens avec les nazis, mais la vérité et le châtiment de la confiance s’avéreront plus terribles…
Ce beau thriller d’espionnage se déroule dans le style des meilleurs romans de John le Carré qui ne s’intéressait qu’aux émotions cachées de ses agents froides qui doivent souvent sacrifier des êtres chers. Au lieu du suspense de filatures et d’enlèvements, Rohmer se concentre sur les dialogues statiques de Fiodor où chaque mots peut être un mensonge. La caméra statique et neutre de Rohmer nous oblige à tirer des conclusions de manière indépendante et à analyser nous-même le comportement du héros sophistiqué et élégant de Serge Renko (parfois il parle russe, et pour les russes se sont les moments les plus drôles du film, parce que tous les autres acteurs, qui parle russe, fait ça sans accent). Evidemment, le réalisateur veut nous mettre en place d’Arsinoé, une douce femme au foyer, une peintre amateure qui au début ne veut pas et puis ne peut pas plonger dans le travail difficile et dangereux du mari. À propos, en réalité, la femme de Skobline était la célèbre chanteuse russe Nadejda Vinikova. Rohmer voudrait pousser ses héros de parler français chez eux, et il a changé la nationalité de l’héroïne.
Bien que le film soit rempli par les dialogues et presque par seulement les dialogues (parfois lourds en termes de nombre de faits historiques et de noms mentionnés), il est très dynamique. Rohmer saute facilement d’une scène de l’autre au milieu du dialogue et une quinzaine de fois il utilise les titres indiquant le mois et l’année de l’action. En outre, le réalisateur crée l’esprit de l’époque en réunissant ses cadres de fiction avec des cadres de vraies actualités des années 1930. En effet, il tourne une chronique, une chronique intime qui nous permet d’entrer l’appartement du héros et qui nous donne la possibilité de résoudre le secret de cet espion en lisant les moindres changements dans les émotions.
Le film est un peu démodé du point de vue du langage cinématographique (e. g. il est tourné en aspect académique), néanmoins cette histoire triste des temps d’avant-guerre a du charme esthétique.
First comic-strip film ever
Если не брать в расчёт хронометраж, и не ограничиваться полными метрами, то самой первой экранизацией комикса в истории станет нами всеми любимый «Политый поливальщик» – участник первого кинопоказа братьев Люмьер, первая комедия в истории кино, первый фильм с афишей в истории кино, первая экранизация в истории кино.
Так что комиксы и кинематограф идут рука об руку с самого своего рождения.
Ниже источник — «Поливальщик» Херманна Фогеля (1887), кстати, мизансценически более интересный, чем фильм братьев Люмьер.
*** Benedetta, 2021. Churchgirls
Le dernier film de Paul Verhoeven est consacré à la vie de Benedetta Carlini (1590-1661), une nonne italienne de XVIIe siècle. Déformant parfois librement les faits historiques, Verhoeven raconte l’histoire d’une fille Benedetta (Virginie Efira) qui a été placée par ses parents riches dans un couvent en Toscane. Dans le saint monastère, l’héroïne tombent amoureux d’une fille. La soeur Bartolomea (Daphné Patakia) est une paysanne qui a enfuit de son père à cause de viols constants. En même temps, Benedetta, une jeune fille impressionnable, commence à avoir des visions du Christ. Ensuite, elle découvre des stigmates sur elle-même après le sommeil, ce qui alarme l’abbesse Felicita (Charlotte Rampling), parce que François d’Assise a obtenu les siens pendant la prière. Cependant, Benedetta, évidemment choisie par le Christ, est choisie comme une nouvelle abbesse. Une cellule séparée donne enfin à la nonne la possibilité de s’adonner à des passions lesbiennes avec sa sœur. Ce que Benedetta ne sait pas, c’est l’existence d’un trou dans le mur à l’aide duquel l’ex-abbesse obtiendra la possibilité de devenir la témoin d’un coït très blasphématoire. Mais Benedetta a déjà goûté le pouvoir et ne le cédera pas sans se battre…
C’est un vrai plaisir de regarder le film d’un réalisateur qui continue à travailler activement à l’âge d’environ 80 ans sans avoir perdu son expérience et professionnalise. Tout d’abord, «Benedetta» est un beau film (photographie par Jeanne Lapoirie). Si «Elle», le film avant-dernier de Verhoeven, était presque fincherien — sombre et brun, privé des couleurs vivants, «Benedetta» est un film dont la décision coloriste est basée sur un poncif très répandu dans les années récentes — «teal and orange». Bien que l’action de film se déroule en Italie ensoleillée, les scènes extérieures du jour peu en peu cèdent leur place aux scènes intérieurs et les scènes de la nuit. La combinaison du clair de lune et des bougies et torches, banale mais à la mode, donne à une histoire sombre son éclat. De plus, l’utilisation par Verhoeven des rideaux translucides dans ses mis-en-scènes érotiques nous envoye vers von Sternberg et Mizoguchi, des vrais masters des voiles.
En filmant l’histoire d’une nonne-lesbienne, le réalisateur marche sur une pente glissante. Un faux pas — et le créateur s’est glissé dans le marais de «nunsploitation». Dans la filmographie de jeune Verhoeven nous pouvons trouver un film de la renaissance «Flesh and Blood» (1985) dont la représentation naturaliste de sexe et de violence est proche à «Flavia, la monaca musulmana» (1974), l’un des film de nunsploitation classique. En 2021 Verhoeven essaie de trouver un chemin artistique plus profond et réaliste (bien sur, il n’en va pas de même pour la mise en scène des corps féminins, trop beaux et soignés pour la Renaissance, et de plus avec des aisselles rasées). Dans le scénario de David Birke et Paul Verhoeven, on unit trois lignes de la dramaturgie principales : l’amour, la foi et le pouvoir. Aucun éléments peuvent exister sans l’autre et ça crée un récit solide et dynamique. L’image de Bartolomea est simple — c’est une petite diabolique manipulatrice de cheveux noirs qui ne cherche que ses propres plaisirs dans le couvent. Elle a fuit son père cruel et maintenant elle-même joue un rôle masculin en séduisant sa soeur spirituelle et en la pénétrant comme un homme d’une manière choquante pour une personne religieuse. C’est une tout autre affaire — l’image de Benedetta, le personnage le plus compliqué de ce film. Benedetta, sans doute, a beaucoup de force mystique qui peut créer des miracles et stupéfier des gens. Au fur et à mesure de son élévation vers le poste d’abbesse et le statut d’une sainte vivante, nous voyons un changement fort de son comportement, son visage, sa manière d’agir. Sous nos yeux, une douce fille naïve, possédée par d’étranges visions primitives, se transforme en prophétesse démoniaque, possédée par des esprits des ténèbres, dont les yeux peuvent bruler par une flamme noire. Ici on peut, naturellement, se rappeler Nomi manipulatrice de «Showgirls», mais en fait, elle était une criminelle agressive dès le début de film, tandis que Benedetta est une vraie fille vierge au début du film.
Bien que le film n’ait pas la force de commentaire large sociale d'»Elle», le film avant-dernier de Verhoeven, un travail plus radical et choquant (qui peut être choqué par les scènes de torture ou de la peste dans un film sur Renaissance ?), «Benedetta» est le film qui mérite l’attention de spectateur, surtout dans le paysage du cinéma d’aujourd’hui où les sujets religieux ne sont pas si répandus qu’au milieu de XX-e siècle.
** Dune, 2021.
Une quarantaine d’années après l’échec de David Lynch, Denis Villeneuve a essayé d’adapter au grand écran le roman éponyme célèbre de Frank Herbert. L’action se déroule dans un futur lointain. Le duc Leto Atréides (Oscar Isaac) devient un gouverneur de la planète Arrakis ou Dune. Cette planète est très importante pour l’Empire transgalactyque à cause de grands vers produisant «l’Épice», une drogue indispensable pour les voyages interstellaires. Bientôt, l’Empereur Shaddam IV a envoyé sur Dune ses légions pour aider à baron Vladimir Harkonnen (Stellan Skarsgård) d’écraser la maison d’Atréides. Le duc et ses gardes sont tués, mais son fils Paul (Timothée Chalamet) et sa concubine Jessica (Rebecca Ferguson) se cache dans les déserts de Dune avec les peuple autochtone de cette planète, les Fremen, qui prennent Paul pour l’Élu des anciennes prophéties. À suivre…
La première chose qui doit être prononcée juste au debut d’une conversation sur «Dune», c’est le fait que le film de Villeneuve n’est pas un film complet à valeur requise. On doit le considérer juste comme un tiser, une exercice de style, des tests d’écran. La super-tâche de Villeneuve, qui est un fan du roman depuis sa jeunesse, est sans doute non seulement de créer le film sur Dune, mais de créer le monde de Dune et y habiter aussi longtemps que possible, juste comme Alexeï German pendant le tournage de ses deux derniers films. Le processus est beaucoup plus important pour le réalisateur qu’un résultat. C’est pourquoi le film est longue et lent comme une série, c’est pourquoi on a l’intention de créer au moins deux films.
Le matériel du roman s’est avéré plus grand est sérieux pour les ambitions de Villeneuve. Malgré la vitesse baisse de narration, les pensées globales d’Herbert sur la politique, le pouvoir, l’écologie ont enfui le film. En effet, c’est une situation ordinaire pour les adaptations de grands romans et une situation attendue, vu que Villeneuve est plutôt le réalisateur de petite forme. Ce qui est bien pire, c’est la perte d’émotions dans le film. Le laconisme émasculé de la représentation visuelle, dont nous parlerons bientôt, a également affecté le jeu d’acteurs et les images des personnages. Presque tout l’ensemble des acteurs joue non seulement avec réserve, mais aussi d’une manière très stéréotypée, soit un monarque sage d’Isaac, le méchant principal de Skarsgård, un guerrier courageux de Momoa etc. C’est un ensemble de stéréotypes appropriés dans Star Wars, mais pas dans un film qui prétend être de la science-fiction intellectuelle (et il ne peut en être autrement, car Villeneuve, malheureusement, ne sait pas tourner les scènes de bataille et d’action). Bien que le talent de Skarsgård soit incomparable à celui de Kenneth McMillan, le baron de 2021 est incomparablement plus ennuyeux que celui de 1984. Vu que tous les acteurs sous-jouent, un jeu émotionnel sur le point d’hystérique de Rebecca Ferguson semble très «trop» dans ce film. Quant à Timothée Chalamet, il n’a ni force intérieur ni talent pour jouer un messie. Il juste joue un personnage qui ne peut que prétendre d’être lui depuis le vrai début de film. C’est triste que Keanu Reeves est vieux aujourd’hui, parce qu’il a toujours réussi à jouer les rôles d’élus.
Qu’est que le film, privé dans sa narration de l’amour, de l’humeur, du suspense, de la peur, de toutes les émotions fortes (l’une scène de Lynch où le baron boit le sang d’un jeune homme, malgré le jeu très non naturel de deuxième plan, est plus interessante et émotionnelle que tout le film pris en considération), peut nous donner ? La beauté. Pas la beauté d’un désert comme quelqu’un écrit, parce que le désert d’Arrakis est mort et sombre. Si vous voulez de voir un désert vraiment cinématographique, il faut regarder «The Sheltering Sky» de Bernardo Bertolucci ou «Mad Max: Fury Road» de Georges Miller. La beauté de style laconique sur tous les niveaux de la direction artistique. Les paysages rocheux vides riment avec d’immenses salles vides, rappelant toujours des grottes. La couleur des décors et des costumes (il n’y a pas tout à fait du baroque lynchien) s’accordent parfaitement à la moindre nuance et forment une palette détaillée, construite sur seulement deux couleurs : le jaune et le gris. Bien que l’espace de l’écran est plat et unidimensionnel comme d’habitude dans le cinéma de grand public hollywoodien, la photographie de Greig Fraser est incroyable beaux. Je ne me souviens pas un film où le chef opérateur travaille si bien avec des objets hors la zone de mise au point de l’objectif et utilise si bien l’image floue en raison de l’utilisation d’hologrammes, de boucliers protecteurs, d’ailes d’ornithoptères, ou du fait que les personnages sont cachés par une tempête de sable.
C’est à dire, «Dune» n’est pas un film pour réfléchir ou sentir (pas pour écouter non plus, parce que la musique de Zimmer est très de fond et ordinaire et le niveau de sons est pauvre), c’est un film pour voir et regarder.
** No Time to Die, 2021. Elle s’appelle Bond
C’est, en fait, «Time to Die» au contraire au titre du 25e film officiel sur James Bond. L’ère d’un Bond suivant est terminé. Daniel Craig quitte la franchise juste après ce film de Cary Joji Fukunaga. C’est symboliquement que pendant la pause entre Bond 24 et Bond 25, deux James Bonds sont morts – Roger Moore (2017) et Sean Connery (2020). Dans le film de Fukunaga, Bond est un retraité qui vit seul après la rupture avec Madeleine Swann (Léa Seydoux) — Bond pense qu’elle l’a trahi il y a 5 ans quand Bond a failli mourir suite à un attentat en Italie sur la tombe de Vesper Lynd. Mais «il n’y a pas d’ex» parmi les agents spéciaux. James Bond est persuadé par Felix Leiter de CIA (Jeffrey Wright) de lui aider à trouver un certain Valdo Obruchev (David Dencik), un scientifique du MI6 qui a developper une arme biologique et qui a été kidnappé par un malfaiteur Lyutsifer Safin (Rami Malek). Cette arme «Héraclès» peut être diffusée comme un virus ordinaire, mais elle n’affecte qu’une personne avec un ADN spécifique. Après l’échec de CIA, Bond reviendra à MI6 avec la même tâche de trouver Safin et Obruchev, bien que M (Ralph Fiennes) ait déjà embauché un autre agent 007 — une femme Nomi (Lashana Lynch).
N’étant pas un Bond le plus vieux, Daniel Craig est, en tout cas, très vieux pour ce rôle. En effet, un agent retraité, pas très actif, est un très bon sujet pour partir dignement. Bien sûr, ça limite la quantité des scènes d’action, surtout de combat rapproché — c’est drôle de regarder Craig de se battre contre Dali Benssalah qui est presque deux fois plus jeune. Ce n’est pas étonnant que Bond ne le batte qu’avec une technologie de Q. La bondiade de Craig était, peut-être, la bondiade la plus cohérent grâce aux liens entre toutes les cinq séries. Il y avait beaucoup de personnages communs entre les séries, pas seulement Q, M, 007 et Moneypenny. Le chemin de 007 a été parcouru du début à la fin — de la première tâche à la dernière. Une certaine nombre de personnages principaux ont été tués, et c’est le temps de tourner définitivement la page. Comment ça a été fait ?
La chose la plus interessante de tous les films de Bond, c’est la réaction de la série sur les processus sociales, économiques et politiques de chaque époque. Quand on a réalisé qu’un jeu d’effets spéciaux n’était pas très convenable pour un thriller d’espionnage et c’est le territoire de la fantasy et de la science-fiction, on a prudemment renouvelé la franchise après «Die Another Day» (2002) comme quelque chose plus réaliste. Non seulement Bond de Craig était (et reste) le Bond le plus humain, mais «Skyfall», le meilleur film avec Craig, et peut-être, le meilleur dans toute la franchise sauf «Dr. No», a complètement renoncé aux gadgets : seulement une radio, une vieille voiture et des grenades artisanales dans le style des guérilleros de l’IRA. Les producteurs ont dans le temps pris en comte le rétrécissement de la société de consommation. «Skyfall» est la culmination de Craig. Quels signes des temps peut-on trouver dans le dénouement ? Premièrement, c’est le virus. Incroyable, mais les créateurs du film ont commencé à travailler sur le sujet d’un virus mortel un an et demi avant de la tragédie mondiale de coronavirus, dont la présence a retardé la première du film d’un an, créant un écart presque sans précédent de 6 ans entre les deux films. Aujourd’hui, quand même des super-héros ont des familles (Superman, Ironman), un homme à femmes aurait l’air très démodé. Les temps sont conservateurs maintenant, et le mouvement #MeToo a rend ce type de masculinité un peu toxique. Comme résultat, Bond se couche avec la femme juste une fois, et cette femme est la mère de son enfant. Soit dit en passant, avec la bravade (partie à cause de l’âge du héros) et la détente sexuelle, les paysages lumineux ont disparu aussi. Les aventures se déroulent dans les forêts désolées de Norvège, sur une base militaire froide, à Matera (il est difficile d’imaginer une ville plus étrangère pour Bond classique — l’une des régions les plus déprimées d’Italie).
Les mots du titre de cette revue font référence aux deux héroïnes. Premièrement, c’est Mathilde, une fille enfin née après 60 ans de promiscuité de son papa. Deuxièmement, c’est un nouveau l’agent 007, Nomi, une femme noire très adroite. Avant, ce type de femmes pouvait être juste une arme dans les mains du protagoniste (Halle Berry dans «Die Another Day») ou antagoniste (Grace Jones dans «A View to a Kill»). Maintenant, elle est une employée de MI6, et elle a même déjà obtenu le permis pour tuer. Elle n’a pas encore le permis pour boire tout ce qui brule et baiser tout ce qui bouge, mais, peut-être, c’est une question du temps. En tout cas, c’est une petite victoire de féminisme (bien que «male gaze» reste), déjà prédite par David Fincher dans «The Girl with the Dragon Tattoo».
Ce qui est étonnant, c’est le retour de poncifs et cliches démodés, comme si, après s’être adaptés à de nouvelles coutumes, les auteurs manquaient de fantaisie. La base russe où un méchant laid forge des armes pour détruire le monde. Sérieusement ? Un cliché de l’époque de Moore et Brosnan au XXIe siècle ? Nous espérons que ces sujets mourront avec la figure de Bond de Craig, et on va vraiment renouveler la franchise pour nous surprendre dans le bon sens.
Rue de Rennes
Sacha Baron Cohen — 50
Мазаль тов!
Сегодня (13 октября 2021) юбилей у Саши Барона Коэна — 50 лет.
На мой взгляд, это лучший комик современности. Он не просто талантливый актёр, который выразительно играет и здорово перевоплощается в разных персонажей. Саша Барон Коэн — тонкий человек искусства, который одной ногой стоит в культурных традициях прошлого, а другой — в актуальных процессах настоящего. Его фильм «Борат» прекрасен тем, что в нём во-первых, во всей красе проявляется раблезианский карнавал, поданный не просто как набор откровенных шуток ниже пояса, а вписанный в обычную и даже местами почти в великосветскую жизнь. Это карнавал, который не остаётся в рамках полностью выдуманного мира, как в каком-нибудь «Мальчишнике в Вегасе», а вступает с миром в конфронтацию. И вот здесь Борат вступает на территорию постмодернистской эстетики, выбирая удивительно точную и смелую форму полного смешения реальности и вымысла. В «Борате» порой просто невозможно понять, какие сцены разыграны актёрами, а какие сняты с доверчивой публикой. И это мастерство в соединении документального и игрового кино завораживает ещё больше. Вторая часть, отмечу, не может достичь высокого уровня, заданного в 2006 и смотрится как самоповтор. С другой стороны, рушащая авторитеты карнавальная сцена в «Борат-2» с Рудольфом Джулиани настолько филигранно сделана, что невозможно ей не восхищаться. Она одна достойна целого фильма.